Cette journée électorale est calme à Buqata, l’une des quatre villes druzes du plateau du Golan. Il n’y a pas de panneaux de campagne accrochés aux intersections, et de nombreux jeunes résidents ne savent pas quelle école a été transformée en bureau de vote pour l’occasion.
Les restaurants locaux servent des Israéliens juifs qui profitent de leur jour de congé pour visiter la région.
Dans un lycée situé à l’ouest du village, à un kilomètre de la frontière syrienne, les deux bureaux de vote sont calmes. À 14 heures, seuls 74 des 700 électeurs inscrits de Buqata ont voté.
Environ 10 % seulement des habitants ont pris la citoyenneté israélienne, ce qui leur donne le droit de voter aux élections nationales. Ce pourcentage est similaire à celui des communautés druzes voisines de Majdal Shams, Masade et Ein Qiniyye, qui faisaient toutes partie de la Syrie avant qu’Israël ne conquiert le plateau du Golan en 1967.
Niban, résidente de Majdal Shams, a déclaré au Times of Israel, au bureau de vote de Buqata, qu’elle avait déjà voté, mais a refusé de dire pour qui. Elle s’attend à ce qu’encore moins de Druzes du Golan votent lors de ce scrutin qu’à l’accoutumée.
« Il y a des gens qui votent habituellement, mais cette année, les gens ne veulent pas vraiment s’impliquer dans la politique », dit-elle. « Il y a beaucoup de choses qu’ils promettent et qu’ils ne font pas. Maintenant, au moment des élections, ils promettent des choses, puis après, plus rien. »
« En vivant dans cet endroit, ici, à la frontière, la sécurité est primordiale pour nous », a expliqué Niban.
Majdal Shams compte environ 1 300 électeurs, sur une population de plus de 12 000 habitants.
Son mari Samr, agent de voyage et pomiculteur, supervise les bureaux de vote de Buqata.
« En général, la plupart des gens ici penchent vers la droite », a-t-il dit, ajoutant qu’il y a aussi des électeurs du Meretz, en partie à cause du candidat Ali Salalha, originaire du village druze de Beit Jann en Galilée.
Majid, 55 ans, agent de sécurité de Buqata, n’a pas obtenu la citoyenneté et, à ce titre, ne vote pas. « À mon âge, je ne vois pas en quoi c’est important pour moi ».
Pourtant, il dit vouloir voir Benjamin Netanyahu sortir victorieux. « Dans le coronavirus, dans d’autres endroits, il a fait ses preuves », assure-t-il, ajoutant que la plupart de ses amis druzes sont d’accord.